Qu’en est-il du sexe dans le mariage?

SA n’est pas une fraternité seulement pour les célibataires! Même si je connais plusieurs membres mariés (de même que des célibataires) qui vivent seuls, notre définition de la sobriété permet d’avoir des relations sexuelles à l’intérieur du mariage. De fait, plusieurs membres mariés de notre fraternité ont des relations sexuelles à l’intérieur de leur mariage et demeurent sobres! Malgré cela, dans les réunions que j’assiste, pour certaines raisons je n’entends pas parler souvent du sujet « la sexualité saine à l’intérieur du mariage. »

Pourquoi est-il si difficile de parler de la sexualité à l’intérieur du mariage lors des réunions? Est-ce un sentiment d’infidélité envers nos épouses ou époux? Avons-nous encore honte de la sexualité en général? Croyons-nous que c’est injuste envers les membres célibataires? Je crois personnellement qu’il s’agit d’un sujet très important que nous devons aborder et aussi d’en parler ouvertement.

Quand j’étais actif avec ma maladie, j’étais exigeant sexuellement envers ma femme. Quand j’ai atteint onze mois de sobriété, j’ai commencé à avoir peur de pouvoir perdre ma sobriété si je ne continuais pas à acquérir une victoire progressive sur la luxure. Ceci remonte à 1985, et il n’y avait personne que je connaissais dans SA qui n’avait pas rechuté durant sa première ou deuxième année de sobriété. Je me disais : « Tout le monde que je connais rechute. Est-ce que cela veut dire que je dois rechuter moi aussi? » J’ai été si loin dans mon bas-fond d’ivrogne de sexe que je savais au fond de mon cœur qu’une rechute pour moi signifierait ma fin. Que devais-je donc faire?

J’ai réalisé que je devais faire une chose que je ne voulais pas faire : demander à ma femme une période d’abstinence. J’étais persuadé que ma femme serait apeurée à cette idée. Je lui ai demandé timidement si elle serait perturbée si nous commencions une courte période d’abstinence. J’ai été surpris par sa réponse instantanée et avec une certaine aversion dans son regard, elle me répondit : « Certainement, ça fait mon affaire. J’ai eu assez de sexe avec toi pour toute ma vie! »

La plupart des personnes normales auraient compris le sens de cette réplique. L’ivrogne de sexe que j’étais n’a saisi la portée de ces mots que six semaines plus tard lorsque je lui ai dit que j’étais prêt à mettre un terme à notre période d’abstinence. À ma grande surprise, elle m’a dit : « Moi, je ne suis pas prête à la terminer. » Sur le coup, j’ai été fâché contre elle. Tout indigné, j’ai téléphoné mon parrain pour lui dire : « Peux-tu t’imaginer? J’ai fait une bonne action pour me rétablir : une période d’abstinence de six semaines et ma femme n’a aucune reconnaissance. Elle a eu l’audace de me répondre qu’elle n’était pas prête à y mettre un terme. » Il répondit : « Tu es un dépendant. Comment sais-tu quand mettre un terme à l’abstinence? Laisse Dieu décider de la période de temps par l’entremise de ta femme. »

Ce n’est que vingt et un mois plus tard que Dieu guida ma femme et qu’elle m’avisa être disposée à mettre un terme à notre période d’abstinence. Durant cette période de vingt et un mois, j’ai découvert un grand paradoxe à propos de moi-même. Le moins de sexe que j’avais avec ma femme, plus je me sentais un homme! J’ai toujours cru que c’était le sexe avec ma femme qui faisait de moi un homme. J’ai alors réalisé une conviction personnelle. J’ai découvert que je pouvais me sentir aimé de ma femme sans la sexualité dans notre relation de couple.

Dans la sobriété, notre mariage a été un voyage de vingt-sept années vers une intimité sexuelle plus saine. Onze mois après notre première période d’abstinence, nous avons entamé une deuxième période d’abstinence prolongée. Par la suite, nous avons eu une période où nous étions intime sexuellement seulement lorsque ma femme en faisait la demande. Par la suite, et ce, pendant des années, nous avons alterné pour faire la demande d’être intime sexuellement. Nous en sommes arrivés au point où chacun de nous était libre de le demander ou de le refuser.

Puis, il y a quelques années de cela, un membre à une réunion SA a mentionné que sa femme et lui avaient une date fixée d’avance où ils pouvaient avoir des relations sexuelles. J’ai cru qu’il était fou. Dans ma tête, je me disais que ce genre d’approche éliminerait la spontanéité dans notre mariage. Cependant, avec ça et comme dans d’autres cas liés à mon rétablissement, j’ai dû reconnaître mon étroitesse d’esprit. À présent, nous avons adopté cette approche et cela fonctionne bien.

Comme j’ai pu le constater, la spontanéité laisse la porte ouverte à ma luxure. Cela me permet de me demander à tout instant si c’est aujourd’hui qu’on pourrait avoir une relation sexuelle. Maintenant que je sais la date, il est évident pour moi que les pensées d’avoir des relations sexuelles à toute autre date c’est la luxure qui veut refaire surface. Cela permet également à ma femme de comprendre, que lorsque je suis gentil avec elle durant les jours qui ne sont pas « la journée spéciale, » qu’il n’y a pas de motifs cachés derrière mon comportement. Nous sommes rendus à un  point dans notre mariage où nous sommes tous les deux confortables avec la fréquence et la façon d`être intime sexuellement.

Le sexe à l’intérieur de notre mariage n’est pas le cœur de mon problème. Lorsque la luxure se faufile, c’est là le problème. Nous sommes impuissants face à la luxure et la luxure a la possibilité de s’introduire dans notre intimité sexuelle comme elle l’a fait dans d’autres domaines de nos vies. Ainsi, nous devons nous occuper de la façon d’empêcher la luxure de s’infiltrer dans nos relations conjugales.

Si le sexe est la raison d’être de ma vie intime à l’intérieur de mon mariage, et bien la luxure va fort probablement envahir ma relation de couple. Comment puis-je prévenir ceci? Je me pose fréquemment les questions suivantes afin de m’aider à prévenir une telle invasion:

  • Est-ce que je travaille à améliorer d’autres aspects d’intimité dans notre mariage?
  • Est-ce que j’ai des sorties régulières en soirées avec mon épouse ou mon époux sans attente vis-à-vis la sexualité à la fin de la soirée?
  • Est-ce que je soutiens mon épouse ou mon époux positivement durant la semaine?
  • Est-ce qu’au fond de moi-même j’apprécie ma femme et ai-je de la gratitude pour notre couple?
  • Suis-je honnête envers ma femme de telle sorte que je ne dis pas oui lorsque je veux vraiment dire non? Le oui est-il une réponse malhonnête fondée sur la peur que si je dis non à mon épouse elle ne veuille pas de relations sexuelles avec moi plus tard dans la journée?
  • A-t-on des conversations intimes sur la sexualité dans notre mariage?
  • Sommes-nous arrivés à des compromis concernant la fréquence de nos intimités sexuelles?
  • Est-ce que je demande à ma conjointe ce qu’elle aime sexuellement et est-ce j’entends vraiment ce qu’elle dit?
  • Y-a-t-il un côté romantique dans notre vie de couple?
  • Ma conjointe est-elle ma meilleure amie? Si, non, pourquoi pas?
  • A-t-on du plaisir ensemble? Je crois que s’il n’y a pas de plaisir, la luxure a plus de chances de s’infiltrer dans l’aspect sexuel de nos relations intimes.

Plusieurs d’entre nous ont été affectés négativement par notre dépendance. Nous savons beaucoup de choses à propos du sexe avec soi-même, de la pornographie et des relations sexuelles sans intimité. Nous sommes devenus des handicapés de l’amour. Mais plusieurs d’entre nous savent très peu à propos du côté romantique et de l’intimité avec nos épouses et nos époux. Apprendre ce qu’est l’intimité dans le mariage a été un aspect très important dans mon rétablissement. Comme il est dit dans notre Définition de la Sobriété : « Toute notre conception du sexe change. Le sexe trouve une place simple et naturelle qu’il ne pouvait jamais avoir auparavant et il devient simplement une des choses qui découlent d’une véritable union dans un mariage engagé. Et, même ici, nous avons découvert que l’activité sexuelle est facultative » (SA p. 165).

Harvey A., Nashville, TN

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